Suite à l’article «Poser des limites… Oui, mais comment ?», j’ai entamé un débat passionné et passionnant au sujet des punitions.
J’ai pris conscience que le mot «punition» ne revêtait pas le même sens pour tout le monde et que le nœud de la discorde se trouvait peut -être là…
Le mot «punition» est-il dans le langage courant l’exact synonyme de «châtiment» ?
Le fait de punir passe-t-il nécessairement par faire mal, humilier, priver de choses agréables de façon totalement incongrue ?
Doit-on punir un enfant pour lui signifier ses bêtises ou lui demander de les réparer ?
La réparation d’une bêtise ne peut-elle pas alors être considérée comme une punition ?
A trop marcher sur des œufs de peur de franchir la ligne jaune ne finit-on pas par perdre de vue l’essentiel ?
Eduquer un enfant a pour objectif premier de l’aider à intégrer des règles fondamentales nécessaires à son bien-être, ses apprentissages, sa socialisation et son épanouissement personnel.
Pour intégrer une règle, un enfant, comme nous même, doit la comprendre.
Une règle ne pourra alors être comprise que si elle a du sens et qu’elle n’est pas une énième interdiction purement fantaisiste.
Ces derniers points ne me semblent relever d’aucun courant de pensée mais tout simplement du bon sens !
Le bon sens écarte également la maltraitance, l’humiliation, la peur ou les cris comme moyens de se faire entendre parce qu’un message ne passera jamais correctement à grands coups de pieds dans les fesses…
Que reste-t-il à faire alors ?
Dans un premier temps, signifier tout simplement à l’enfant que son comportement n’est pas souhaitable de sorte à ce qu’il le comprenne.
Puis, rappeler son enfant à l’ordre.
Enfin, si notre message n’arrive pas à passer correctement, on peut lui demander de nettoyer ce qui a été sali, de réparer ce qui a été cassé ou de ranger ce qui doit l’être. Autant de punitions à mes yeux, qui pour d’autres seront plutôt des réparations.
De la même manière, ne pas racheter un jouet qui a été cassé, expliquer à un enfant qu’il ne pourra pas mettre son vêtement préféré parce qu’il l’a sali, qu’il ne peut pas avoir tout ce qu’il désire, le prive de choses qu’il désire en lui permettant pourtant de comprendre la portée de ses actes et certaines réalités fondamentales.
Punir son enfant en le respectant est-il si antinomique ?
Pas si l’on se réfère à l’étymologie du mot punition.
Comme me l’a si justement rappelé Dophinel, le poena latin désigne un châtiment, une peine là où le poinê grec signifiera une réparation, une compensation.
Je crois qu’en toute chose il faut raison garder et se faire confiance.
Notre liberté en matière d’éducation doit s’arrêter là où commence celle de nos enfants.
Mais la liberté de nos enfants doit s’arrêter là où commence celle des autres.
en lisant ton billet, j’ai pris conscience que je ne punissais pas mon filou mais lui expliquais beaucoup de choses, il est important pour moi qu’il comprenne ses actes et leurs conséquences. ça devait être pareil pour mes grands par contre la punition comme « sucrer » un plaisir s’est développée maintenant (enfin vers 12/13 ans) avec ma grande car cette approche acte/conséquence ne la font pas réfléchir alors je suis obligé de la punir. Une fois j’ai laissé la colère me submerger avec mon filou….terrible comme je me suis sentie mal…là c’est moi qui me suis remise en question!
C’était un peu le but de cet article… Entre ceux qui ne jurent que par une éducation sans punition et ceux qui pensent que punir est nécessaire il n’y a parfois qu’un mot qui les sépare. « Punition » n’a pas le même sens pour tout le monde et c’est ce qui rend parfois des messages contradictoires alors qu’ils vont dans le même sens!
moi ça fait longtemps que j’ai arrêté de lire ce genre de post….il manque un sentiment : la tolérance! si j’ai lu le tien c’est parce que c’est le tien 🙂
Si j’ai choisi d’écrire cet article c’est justement pour essayer de démontrer qu’un courant de pensée ne donne que des pistes de réflexions pas la vérité absolue et qu’il peut parfois être enrichissant de comprendre les autres pour se rendre finalement compte que l’on n’est pas si différents! Dans le long débat que j’ai eu sur les punitions j’ai fini par réaliser qu’avec de la patience on pouvait faire naître un peu de tolérance… L’échange a démarré par une accusation de brandir la carte pédopsy et s’est terminé par de sincères remerciements! L’ouverture d’esprit n’est pas morte!!!
Ah, le sujet qui fâche pour beaucoup…
Je pense que notre société actuelle est un peu libéraliste, elle place l’enfant aux centre de la vie de la maison, et surtout avec tous les livres sur l’éducation les parents se sentent perdues dans cette « éducation bouquin »…
Je pense que ton article se résume assez bien dans ta dernière phrase…
A la maison je punis s’il le faut, en lui expliquant bien sa bêtise, je l’isole un peu pour qu’il puisse réfléchir à ce qu’il s fait, et quand la bêtise est réparable du genre nettoyer se qu’il a sali je lui explique et je lui aide à réparer sa bêtise… Je ne dis pas que c’est la bonne méthode mais en tout cas cela nous combien il comprend et assimile bien les règles et les limites;
Super article, comme toujours merci!!!
Le bon sens et la non-violence sont peut-être les seules règles fondamentales dans la mesure où l’on a intégré que poser des limites était indispensable!
Billet très juste ! Le respect en toutes choses permet de trouver la bonne distance entre l’explication, la punition, la réparation… Ensuite, j’imagine que ces attitudes sont à moduler en fonction de l’âge des enfants et de leur degré d’implication. Pour le moment, j’explique et j’indique comment réparer (même si c’est généralement moi qui finit par le faire ;). Je pense que quand les bêtises servent à exprimer plus ou moins volontairement un mal-être, une rancœur, une frustration : un temps à l’écart du type « réfléchis à ce que tu as fait et aux conséquences, explique moi aussi pourquoi » (qui s’apparente sans doute davantage à une punition) est nécessaire… En tout cas, ton billet me fait beaucoup réfléchir !!! Merci 🙂
Non, merci à toi pour ce commentaire!
Très bon article! Bravo! J’adore l’étymologie! Du coup punition vient y grec et du latin?
Par expérience, j’ai constater avec ma fille que trop punir et priver des choses qu’elle aime ne fonctionne pas forcément bien. Au contraire nous l’avons encouragé, valorisé qd elle faisait qqch de bien.
Je suppose que ce mot a des racines grecques et latines… C’est vrai qu’encourager et valoriser permet aussi de montrer les comportements qu’il faut adopter en développant la confiance en soi!
C’est un sujet très intéressant.
Je suis complètement d’accord, une punition doit avoir du sens.
Pour moi, et c’est quelque chose qui me reste de mon école d’éduc , c’est toute la différence entre « punition » et « sanction ». Une sanction va avoir du sens, parce qu’elle va être en rapport avec la bêtise de l’enfant. Par exemple face à un enfant qui en tape un autre pendant un jeu, on peut lui expliquer que puisqu’il n’est plus capable de jouer en groupe, il part et peut aller jouer seul. il est sanctionné pour ce qu’il a fait.
Alors qu’une punition absurde serait de lui dire tu tapes donc tu es privé de dessert. Il n y aucun rapport entre les deux.
Voilà, c’était ma petite participation au débat 🙂
Merci pour cette participation pleine de bon sens! C’est vrai qu’il y a aussi une nuance entre punition et sanction.