Avec DUMBO, Tim Burton s’envole!

En octobre 1941, les petits américains découvrirent Dumbo, l’éléphanteau volant, et furent bouleversés comme nous le fumes des décennies plus tard. Cette histoire émouvante, ce personnage attachant, cette bande-son extraordinaire font du Dumbo des années 40 un de ces souvenirs d’enfance que l’on voudrait garder intact sous une jolie cloche en verre.

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On se souvient qu’en 2010 Tim Burton avait tout de même bien égratigné Alice au pays des Merveilles. Alors, quand, près de 80 ans plus tard, le père de Jack Skellington décide de réadapter ce grand classique, un mélange d’impatience et d’appréhension nous envahit alors. En s’appropriant l’histoire de Dumbo, Tim Burton se retrouve enfin. L’univers du cirque et de ses « freaks » étaient du sur-mesure. Dumbo, dont la différence deviendra une force, nous rappelle le bouleversant Edward aux mains d’argent ou Ed Wood, le loser magnifique. C’est donc avec un immense plaisir que les fans de Dumbo retrouveront intactes les émotions de leur enfance et les fans du réalisateur retrouveront un grand Tim Burton poète et fantasque avec cette pointe d’ironie qui le caractérise.

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Après la première guerre mondiale, Holt Farrier (Colin Farrell), ancien cow-boy vedette du cirque Medici rentre du front. Joe et Milly retrouvent enfin leur père dont la vie ne sera plus jamais la même. Holt a perdu son bras, sa femme, ses chevaux, son numéro de voltige équestre et ses meubles. Max Medici (Danny DeVito) dont le cirque est en perte de vitesse, a vendu tout ce qu’il a pu afin de réaliser un dernier investissement: une éléphante, Madame Jumbo, sur le point de mettre bas.

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Un éléphanteau naît donc dans le petit cirque. Il est le dernier espoir pour Medici et sa troupe de renouer avec le succès. Mais, il n’est pas l’adorable bébé tant attendu. Ses bien trop grandes oreilles font de lui un « monstre ». Joe et surtout la petite Milly, croient que le bébé éléphant a un pouvoir extraordinaire: celui de voler… grâce à une plume. Entraînement, échec et moqueries, tristesse infinie d’être séparé de sa mère, on retrouve le dessin animé que l’on connaît si bien.

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Tim Burton ne s’arrête pourtant pas là. Les portes de l’extraordinaire Dreamland s’ouvrent et le piège se referme sur Dumbo, la famille Farrier et toute la troupe de Max Medici. Vandemere (Michael Keaton), magna du divertissement, est à la tête d’un « Disneyland » futuriste des années 20 où la manipulation, le cynisme et l’argent règnent en maîtres absolus. À Dreamland les animaux en cage sont grimés pour être effrayants, on n’hésite pas à vendre des produits dérivés avant les spectacles, on renvoie des artistes qui « n’apportent rien de plus que ce que l’on a déjà » en osant prôner le rêve comme moteur.

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Vous l’aurez compris, Dumbo est pour moi une réussite. Plus qu’un remake, il est pour Tim Burton une histoire très personnelle, ce qu’il reconnaît volontiers en interview:
« Quand Disney m’a proposé Dumbo cela m’a vraiment touché parce que cette histoire représente quelque chose pour moi. Pas tellement le film original en tant que tel, mais ce que ce personnage représente. Dumbo est un être étrange, les gens se moquent de lui parce qu’il est différent, on le dit même « bizarre ». Cela fait longtemps que je travaille avec Disney, on a toujours eu, disons, une drôle de relation… Faire ce film avec eux représentait quelque chose pour moi, car l’histoire de Dumbo ressemble à la mienne au sein du studio.»

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De nombreux clins d’oeil ou reprises du dessin animé original font sourire ou émeuvent. Une cigogne apparaît lors de la naissance de l’éléphanteau, une des souris de Milly ressemble à Timothée, « La parade des éléphants roses » revisitée par Danny Elfman accompagne un étonnant spectacle tout en bulles de savon et l’émouvant « Mon tout petit » n’est bien évidemment pas oublié. En outre, Tim Burton critique ouvertement le géant Dreamland qui phagocyte le cirque « artisanal ». Il dénonce également les animaux en captivité. Le petit cirque indépendant renaît pourtant de ses cendres, même sans éléphant volant super-star ou animaux en cage! Inutile de s’étourdir dans l’excès de spectaculaire…

Comme le dit l’odieux Vandemere dans le film, Dumbo « rend possible l’impossible »: Tim Burton règle ses comptes avec Disney tout en leur offrant un superbe film!

 

DUMBO

dumbo affiche

1h52
à partir de 7 ans
prise de vue réelle et images de synthèses
THÈMES: animaux, famille,cirque, courage, confiance en soi, protection des animaux, amour, amitié, argent, entraide, show-business, deuil, espoir.

 

Passez une belle journée!
A vendredi prochain.

Jnspusm miniature

Anne

 

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